Pascal a bouclé le "Tiger balm Ultra 01" dans l'Ain, sur la distance de 100 km. Retour sur cette aventure.
Initialement, Pascal devait prendre le départ du 100 kilomètres de la VVX, à Volvic, en mai dernier.
Fort de nombreuses courses à son actif, de beaux raids, parfois jusqu'à 70-75 kilomètres, il n'avait encore jamais sauté le pas de l'Ultra (au-delà des 80 kms). Ces grandes distances, même si elles se démocratisent sous l'effet de mode, n'en restent pas moins d'énormes défis physiques, en témoignent les taux d'abandons très élevés.
Malheureusement, souffrant les jours précédant l'épreuve, il avait dû déclarer forfait pour cette VVX.
Une injuste déconvenue qui en aurait découragé plus d'un.... Mais pas Pascal !
Il aurait été dommage de ne pas mettre à profit toutes les heures d'entraînement accumulées, il a donc décidé de rebondir dans l'Ain !
Pour ce périple, Pascal a pu compter sur l'aide d'un allié, inscrit, lui, de longue date sur la course : Thibaut, un jeune traileur basé sur les hauteurs d'Arcinges, bien connu de certains membres de la section.
Les deux coureurs avaient, sur cette course, le soutien de deux suiveurs de choc : Jean-Charles au "pacing", et Yves aux photos. Celui-ci nous a permis de suivre en temps réel la course.
L'amicaliste et son "sherpa" devaient théoriquement s'élancer de Valserhône à 5 heures du matin...
Le départ fut finalement donné à 7h00, en raison de la météo très orageuse de la fin de nuit. Le parcours a également été très légèrement tronqué d'un petit passage sur crête par sécurité.
Des mesures qu'on imagine un peu frustrantes pour nos deux baroudeurs. Mais au regard des événements du week-end, il faut saluer la très juste décision de l'organisation.(Une quinzaine de coureurs blessés et un mort sur l'Ultra-Trail du Haut-Griffe en Haute-Savoie, du fait de l'exécrable météo, au moment même où le départ de l'Ultra 01 devait être donné.)
Le début du circuit, sous un ciel apaisé, longeait la Valserine et ses Pertes, avant d'entrer dans le vif du sujet avec l'ascension du Col de Menthières.
Le binôme a continué sa route vers le nord, passant non loin de la frontière suisse, et s'aventurant dans les contreforts des Monts du Jura.
Puis ils ont bifurqué vers l'ouest, mettant cap sur le retour vers Oyonnax. Il leur restait quand même une cinquantaine de kilomètres à avaler au moment du passage à la station de sports d'hiver de Lélex...
C'est peu après la mi-course que le duo s'est scindé. Voyant son fougeux comparse bien en jambes, Pascal lui a rendu sa liberté.
Thibaut, le "premier étage de la fusée" avait rempli sa mission et bien épaulé notre amicaliste sur cette entame de course très abrupte.
Le "petit François" était maintenantseul, maître de son destin sur le chemin du retour, au profil certes plus roulant, mais la fatigue accumulée commençait à bien se faire sentir...
C'est à ce moment là que notre soldat a puisé dans ses réserves.
Il a fallu piocher et affronter quelques imprévus ; la fin de parcours en nocturne, sans la frontale, oubliée...
Il fallait garder de la lucidité pour les dernières portions forestières, obscures et piégeuses.
Pascal a pu compter sur son expérience, et il a su trouver les ressources nécessaires pour surmonter ces difficultés.
Le "petit François" a fait honneur à son surnom, avec une belle deuxième partie de course, où il a repris plusieurs places au classement !
Après tout ces efforts, il a enfin aperçu les lumières de l'agglomération oyonnaxienne.
Les dernières foulées se sont faites dans les faubourgs de la cité, avant de distinguer, enfin, l'imposante silhouette de l'antre du rugby local : le Stade Charles Mathon.