Nous étions cinq représentants du club à participer, en famille, au trail des Coursières, compétition au départ de Saint-Martin-en-Haut.
Un évènement authentique et populaire, à but caritatif, le tout dans un pur esprit trail, tout ce qu'on aime. Les circuits proposés nous ont emmenés au coeur des Monts du Lyonnais.
Résultats :
City trail des Coursières (11km / 380d+ / 231 participants) :
- Jean-Charles Berthier : 55'09 - 8ème
25 kilomètres des Coursières (25km / 1040d+ / 358 participants) :
- Justo Martin : 2h49'29 - 68ème
- Raphaël Dubost : 3h20'01 - 204ème
- Aurore Berthier : 3h20'01 - 205ème
Ultra-trail des Coursières (112km / 4770d+ / 267 participants) :
- Gérald Berthier : 18h29'03 - 104ème
Lien classements complets
Récit d'ultra :
Après 3 mois d'une préparation rigoureuse et robuste, c'est avec une relative sérénité que j'ai abordé cette compétition. La première épreuve du jour fut le réveil à 2h30 du matin.
4h00, le départ est donné, je me place prudemment en queue de peloton. Les premières portions sont plutôt roulantes, j'en connais certaines pour les avoir arpentées lors de la SaintéLyon avec les copains, notamment le signal de Saint-André et Sainte-Catherine.
Puis vient la descente sur le premier ravitaillement, dans le petit hameau de Chagnon, niché en fond de vallée, avec ce jour-là, une ambiance digne d'un kop.
Bien préparé par mes sorties longues, je trouve mon rythme et remonte petit à petit le flot de concurrents, je suis un peu grisé. Si bien que j'arrive à la mi-parcours aux environs de la trentième place. La suite de la course me fera regretter cette insolence...
Le charmant château de Pluvy matérialise cette moitié de parcours. C'est en fin de matinée que j'y fais une pause, avant de m'élancer sur le chemin du retour.
Le soleil commence à taper fort, les portions sont sauvages, le peloton très étiré, je suis donc totalement seul, je commence à piocher.
Aux environs du kilomètre 85, ça se complique, je vacille, je m'arrête au bord du chemin. Premiers doutes, je me relève pour rallier, tant bien que mal, le ravito du kilomètre 88, dans le village de Montromant. Je fais part de mes vélléités d'abandon aux membres du staff. Ils me conseillent de temporiser et de me rassasier. Ce que je fais. Reboosté et encouragé par les autres concurrents, ainsi que par les copains sur les boucles, je me relance.
L'énergie revient, mais le parcours est cassant, avec de sévères raidillons et des descentes très techniques qui mettent mes ischios au supplice. Le cap des cent bornes est franchi sur la montre, c'est un plaisir aussi rare que savoureux. Je retrouve ces scènes si particulières, qu'on ne voit qu'à la fin des ces longues courses, avec de temps en temps, un coureur en train de faire un somme en bord de chemin. Quant à moi, je sombre à nouveau peu après le centième kilomètre, je suis au bord de la syncope. C'est décidé, je rejoins le ravitaillement du kilomètre 104, et basta...
Arrivé au ravito de Bellevue, j'explique mon cas aux bénévoles. "Tu vas pas lâcher maintenant." "Tu vas le regretter." "Prends un bol de soupe." Je me pose. Au bout d'une demi-heure, étant toujours fébrile, la décision est prise : je jette l'éponge. Un autre concurrent est dans la même situation, un couple de locaux s'est proposé de nous reconduire à Saint-Martin. Reste à acter ma décision.
La mort dans l'âme, je dégraffe mon dossard. Je le tends à l'un des membres de l'organisation. Celui-ci a l'air d'être une sommité du club des Coursières. Il discourt avec verve sur ses exploits d'antan, notamment une place d'honneur à la Diagonale des fous. Contre toute attente, il refuse de prendre mon dossard. "On n'abandonne pas au 104ème kilomètre d'un ultra." "Vas-y tout doux, ça va le faire." Ces paroles péremptoires ont sur moi un effet salvateur. Je reprends la route, penaud, mon dossard à la main, sous les vivats de la petite assemblée.
Il me faut maintenant ressortir la frontale et m'enfoncer dans la nuit tombante. Je me retrouve seul, dans l'obscurité, pour boucler la boucle. Mais je le sais maintenant, je vais finir. Je suis reconnaissant aux membres de l'organisation pour leur soutien. Un seul petit regret : dans ma lancée, ne pas avoir pensé de proposer à l'autre coureur en difficulté de "prendre ma roue".
C'est avec le sentiment du devoir accompli que j'arrive sur le bourg de Saint-Martin. J'ai le grand plaisir d'être accueilli par mes amis lorsque je franchis enfin la ligne d'arrivée!
Une seule envie après cette épique aventure : recommencer !